Les civils à l’épreuve des conflits armés

La guerre est une tragédie dont l’Homme demeure le premier moteur. Elle est terrifiante, écœurante, déconcertante. La guerre fait perdre aux Hommes la notion de l’humanité et de la dignité. Elle ne comprend que le langage de la violence. De ma vie, je n’ai pas encore vu un homme “s’entretenir” avec la guerre. Cependant, j’ai déjà vu des orphelins, des veuves et des invalides se plaindre de l’expression et des méthodes de la guerre. Hélas !

En histoire, nous avons appris comment les deux Grandes guerres ont décimé l’humanité. Des années après, les politiques semblent n’avoir pas appris des erreurs du passé. Presque tout le temps, nous sommes informés des dégâts de nouveaux conflits, la plupart insaisissables et d’une violence déconcertante. En effet, avec l’évolution moderne des méthodes et moyens de guerre, les champs de bataille sont devenus le théâtre de la déshumanisation. Les traitements inhumains et disproportionnés infligés aux personnes civiles sur les fronts en sont l’expression. Par défaut de protection, elles deviennent des statistiques de guerre.

Les pratiques de guerre mettent en danger les civils

Les civils n’auraient tellement pas à s’inquiéter si les hostilités étaient scrupuleusement conduites en respect des règles du droit international humanitaire (DIH). Malheureusement, la plupart des États belligérants engagés dans un conflit armé n’hésitent pas à violer les dispositions des Conventions internationales qui régissent la conduite des hostilités. En effet, en recourant à des moyens et méthodes de guerre prohibés, les combattants mettent en péril les vies de milliers de civils qui se retrouvent à proximité ou sur les lieux de combat. Lesdits moyens et méthodes sont prohibés pour la raison qu’ils causent des maux superflus et des souffrances inutiles à la population civile.

Des sources concordantes ont rapporté les moyens et méthodes de combat employés par les soldats russes opérant actuellement en Ukraine. Elles ont souligné le recours des combattants du Kremlin à des armes explosives ayant une large zone d’impact, notamment des tirs d’artillerie lourde, ainsi que des frappes de missiles et des frappes aériennes. L’emploi de ces types d’armes a été fatal pour la plupart des civils ukrainiens bloqués dans les zones de combat. Nombre d’habitations civiles ont été détruites, y compris des infrastructures sociocommunautaires, parmi lesquelles des écoles et des hôpitaux.

Des chiffres alarmants

Ailleurs, à d’autres endroits du monde où la violence continue de régenter, la situation est la même. 88 % des personnes tuées ou blessées par des armes explosives sont des civils, renseigne le rapport 2020 du Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, sur la protection des civils.

Ledit rapport précise que le nombre de victimes civiles causé en 2020 par ce type d’arme a été le plus élevé en Afghanistan, en Syrie et au Yémen. En effet, près de 12000 victimes civiles ont été enregistrées rien que dans ces trois pays. Le conflit armé syrien a lui seul fait un demi-million de victimes depuis 2011 et provoqué le plus vaste déplacement de population jamais enregistré depuis 1945. En 2021, l’ONU a déclaré que 160 millions de personnes vivaient dans des zones à risques élevés ou touchées par des conflits.

Des familles durement éprouvées

Vous êtes-vous déjà demandé ce qui arrive aux familles quand une guerre éclate dans leur pays ? Je puis vous assurer que les conséquences du divorce sur un foyer sont mieux gérables que les effets de la guerre. En effet, connaître la guerre, ce n’est pas seulement vivre dans la peur. C’est surtout subir les contingences du chaos, là où la mort à un nom et un visage.

Des familles, qui naguère, vivaient en paix, se découvrent en un demi-jour, écartelées ou décimées par la guerre. Souvent, les membres qui arrivent à survivre à l’horreur ne savent presque jamais ce qui est arrivé aux leurs qui ont disparu. Ont-ils été tués ? Ont-ils été faits prisonniers/ères ? Où sont leurs corps ? Sont-ils dans un pays voisin ? Autant d’interrogations qui les plongent dans une longue dépression psychologique. C’est sans doute l’une des conséquences humanitaires les plus graves et durables des conflits armés.

Il va sans dire que les effets de la guerre sont terribles. Ils affectent implacablement, dangereusement et durablement les populations civiles. Dans le tout prochain billet à lire sur ce blog, nous allons nous intéresser au droit international humanitaire en rapport avec cette problématique de la protection des civils en période de conflit armé.