COP26 : Plaidoyer du défenseur de « dame nature »

Article : COP26 : Plaidoyer du défenseur de  « dame nature »
Crédit: Pixabay
29 octobre 2021

COP26 : Plaidoyer du défenseur de « dame nature »

Beaucoup l’appellent Dame nature. Elle est la Mère de plus de sept milliards d’âmes, d’espèces diverses et de nombreuses merveilles. Sans elle, rien n’aurait existé. Pourtant, la voilà, malmenée par les siens. Connue naguère pour sa beauté, son charme, ses merveilles, Dame Nature a perdu de sa superbe. Peu à peu, sa belle chevelure se décoiffe, sa peau se dessèche, sa température monte et sa santé se dégrade.

Telle une brebis qu’on emmène à l’abattoir, elle se défend, vaille que vaille, émet des cris de détresse. Mais qui s’en inquiète.

«Ce n’est qu’un animal. Immolons-le et qu’on n’en finisse

Voilà comment elle est traitée. Moins bien qu’une bête de somme. Elle est abusée, surexploitée, dénaturée. Et pendant qu’on y est, tout ce qu’elle porte en elle est menacé y compris les principaux acteurs de sa galère. Les retombées sont pour le moins palpables et implacables. Tempêtes, inondations, incendies, pollutions, sécheresses. Des phénomènes dits naturels qui affectent dangereusement des millions de personnes dans le monde et qui leur font subir des préjudices incalculables. À travers ce panorama d’événements inquiétants et désolants, Dame Nature interpelle les consciences, en particulier celles des personnes en position et en mesure de changer la donne, pour la sauver, avant qu’il ne soit trop tard. 

Aujourd’hui, on peut croire que sa détresse semble trouver un écho favorable. Mais à quel prix ? Il a d’abord fallu qu’elle sonne sa révolte. Que son tambour retentisse avec furie avant que ces fils, grands acteurs de sa misère, puissent envisager à prendre la mesure de son mal.

C’est ainsi qu’ils vont multiplier les rendez-vous régionaux et internationaux. Mais, les postures, parfois contradictoires, adoptées par certains pouvoirs économiques vont freiner les élans, allongeant ainsi les cycles de négociations. Il s’agit là de l’un des revers du multilatéralisme bien illustré par Edmund Burke en ces termes:

Ne peuvent agir avec fruit ceux qui n’agissent pas de concert ; ne peuvent agir de concert ceux qui n’agissent pas en confiance ; ne peuvent agir en confiance ceux qui ne sont pas liés par des opinions communes, des affections communes et des intérêts communs ».

Edmund Burke

Cette pensée se vérifie encore aujourd’hui, avec pour indicateur, la réticence de certaines parties prenantes qui semblent moins préoccupées par la réhabilitation de Dame Nature. Hélas !

Le temps des beaux discours et des promesses est désormais révolu. Il faut agir, ENSEMBLE et vite. Convertir les ambitions en action pour relever les défis du changement climatique. Cela passera inexorablement par un changement dans nos manières d’interagir avec la nature et ses éléments, du moins si nous tenons à protéger et rétablir la biodiversité. Et pendant que nous gagnons du temps pour coïncider les intérêts nationaux avec les nécessités extérieures, la vie de tous les êtres qui respirent sur terre est menacée. Il est donc plus qu’urgent de fédérer les forces en donnant priorité à la nature. Cela ne serait possible que si toutes les parties prenantes prennent leur responsabilité et collaborent avec bonne foi. 

La COP 26 est l’ultime chance qu’à l’humanité d’amorcer la réhabilitation effective de la nature. Ses cibles portent déjà les semences d’un monde « plus vert, plus sûr et plus prospère » . Elles ambitionnent notamment l’obtention d’ici la prochaine décennie le « net Zéro » d’émission de carbone dans le monde, le rétablissement et la protection des écosystèmes et le maintien de la température planétaire à 1,5 degré… À apprécier, tout cela semble bien pensé. Cependant, dans les faits, nous sommes malheureusement à des distances du compte tout comme la marche, difficile et lente. Eh bien, tant que des pays continueront à recourir à des centrales thermiques au charbon, à détruire les milieux naturels, la neutralité carbone et la sauvegarde de la biodiversité resteront des hypothétiques objectifs. Raison pour laquelle les pays dits développés, entre autres gros pollueurs, doivent montrer le bon chemin en optant pour des énergies propres.

L’Afrique étant du reste le continent le plus sévèrement touché par les phénomènes du changement climatique, il conviendrait de soutenir la résilience de sa population et d’appuyer ses politiques de transition vers les énergies non polluantes.  

L’échéance est proche et les enjeux sont d’envergure. La réussite de la COP26 sera tributaire de la solidarité que doivent démontrer les différents acteurs. Solidarité sans laquelle les efforts pour relever les défis des changements climatiques seraient vains. Agissons donc ensemble pour impacter positivement et durablement. La nature nous le revaudra.

une défenseur de dame nature
Credit Photo : Freepik

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