73 ans de la DUDH, qu’est-ce qui a changé ?

Article : 73 ans de la DUDH, qu’est-ce qui a changé ?
Crédit: Wikimédia Commons
13 décembre 2021

73 ans de la DUDH, qu’est-ce qui a changé ?

Nous étions en 1948. Trois ans plus tôt s’achevait la Seconde Guerre mondiale. Une série de rencontres et de négociations d’après conflit va conduire à la création de l’ONU. L’objectif était clair. Préserver les générations futures du fléau de la guerre. Dans ce même souci d’assurer la paix, les dirigeants d’alors ont jugé utile de renforcer la Charte des Nations unies par une feuille de route qui garantit les droits de chaque personne, en tout lieu et en tout temps. Les travaux du comité présidé par Eleanor Roosevelt vont aboutir alors à la rédaction d’un projet préliminaire qui sera transmis à la Commission des droits de l’homme des Nations Unies. L’étude dudit projet en commission conduira à sa soumission au vote de l’Assemblée Générale. Le 10 décembre 1948, le projet est adopté par la résolution 217 A (III) de l’Assemblée Générale des Nations unies et devient la DUDH.

Lester Bowles Peason en plein discours à l'ONU
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Depuis lors, la communauté internationale célèbre tous les 10 décembre, la commémoration de l’adoption de cette déclaration. Un texte qui précise les droits fondamentaux des êtres humains. En cette année 2021, nous commémorons ainsi le 73e anniversaire de la DUDH.

Pendant que nous tendons progressivement vers la huitième décennie de cette déclaration, la question de l’effectivité et de la protection des droits de l’homme interpelle davantage. Dans les médias, le sujet est récurrent et abordé sous différents angles. Abus, violations, exécutions, disparitions. Nous assistons en réalité à un recul des droits humains, et ce, depuis quelques années. En conséquence, notre monde va de crises en crises. L’instabilité semble devenir la chose la mieux partagée dans ce monde. 

L’universalité ambiguë de la DUDH

Une différence significative s’observe entre l’universalité proclamée des principes de la DUDH et la pratique des États dans l’élaboration de leurs politiques. Des politiques parfois nuisibles aux droits de l’homme. Cela dit, si les droits et libertés énoncés dans la DUDH semblent acquis et immuables, leur pleine réalisation au niveau international demeure encore incertaine

Drapeau des membres de l'ONU, flottant
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En plus, de nouveaux facteurs entrent dans le champ de la question. Certaines considérations économiques ou géopolitiques menacent l’enjeu des droits humains dans le monde. En effet, la nécessité d’établir des partenariats économiques ou de préserver certains avantages découlant des accords bilatéraux ou multilatéraux amènent souvent les États à demeurer coi en face des atteintes aux droits humains commises par leur homologue. En conséquence, cela réduit la marge de manœuvre des institutions internationales dont le but est de veiller à ce que les politiques internes des États se fondent sur le respect des droits de l’homme. L’absence de réels moyens de pression sur ces États renforce le mépris des dirigeants à l’égard des droits humains.

Le mépris des droits humains

Un mépris à l’égard de la personne humaine s’observe aujourd’hui à travers le monde. En effet, nous sommes quotidiennement informés au moyen des médias d’actes de persécution des minorités, de détentions arbitraires, d’exécutions sommaires ou de procès politique… Les populations civiles sont de plus en plus victimes de traitements inhumains et dégradants de la part de leurs dirigeants et des groupes armés.

Malheureusement, la souveraineté dont disposent les États entrave les initiatives des institutions internationales visant à leur faire respecter les normes internationales en matière des droits humains. C’est encore plus difficile quand les entités épinglées siègent dans les grandes instances desdites institutions. Ces violations répétées et caractérisées des droits humains sont généralement sources de tension.

Les atteintes aux droits humains, vecteurs de crises socio-politiques

La plupart des crises socio-politiques qui sévissent actuellement sont la conséquence du non-respect des droits humains. Ces dernières décennies, des tensions de tous genres se sont multipliées à travers le monde. Si tous les États ne sont pas concernés, aucun continent n’a vraiment été épargné. L’Afrique par exemple a été le théâtre de nombreuses crises socio-politiques. Ces situations sont presque toujours l’expression du ras-le-bol des populations face aux multiples abus de leur dirigeant. Les récents cas en Algérie, au Mali et en Guinée en sont des exemples éloquents. 

Silhouette de soldat au coucher du soleil
AMISON

Par ailleurs, la situation des Rohingyas témoigne davantage du potentiel de crise qui peut naître des violations des droits de l’homme. Environ 885.000 Rohingyas ont dû fuir la violente répression de l’armée birmane et des bouddhistes pour se réfugier au Bangladesh. Ils y vivent presque dans des conditions inhumaines. Aujourd’hui, la Birmanie fait face à une crise politique généralisée depuis le coup d’État militaire du 1er février dernier.

Certains dirigeants ne sont toutefois pas inquiétés en dépit de leurs nombreuses atteintes flagrantes aux droits humains . L’extrême fermeté avec laquelle ils gouvernent inspire une crainte qui dissuade toutes protestations. Les courageux généralement matés, emprisonnés et parfois assassinés. Ce recul des droits humains a engendré beaucoup de conflits créant à l’occasion d’autres crises comme celle des réfugiés. Le défaut de dirigeants prêts à s’engager à l’échelle mondiale ne fait cependant qu’aggraver la situation.

Ce qu’il convient de faire

En résumé, Il va sans dire qu’il reste encore beaucoup à faire pour réaliser pleinement les principes consacrés dans la DUDH. Cet objectif ne serait atteint qu’à travers des efforts constants et répétés dans l’adoption de politiques fondées sur les valeurs de liberté, d’égalité, de justice et de paix. 

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